Un feu du diable a ravagé la toiture de Notre-Dame de Paris. Sans la ténacité des pompiers et la ferveur des âmes en prière, la cathédrale aurait pu s’effondrer – comme le Temple de Jérusalem, dont il n’est pas resté pierre sur pierre (Mc 13, 2).

Une émotion sans frontières nous a rassemblés. Il n’y a pas de mots, disaient les gens. Le silence, impressionnant. Un recueillement, disaient les journalistes. Et le président parlait de la France aux Français.

On discutera encore des sources chrétiennes de la France et de l’Europe. Mais cette richesse largement oubliée, parfois même effacée, c’est quand elle vous échappe que vous en savez le prix.

Cela aurait pu arriver n’importe quel jour. Mais le lundi saint ? Cette année la semaine sainte ne pouvait pas être la pieuse répétition des rites et des lectures. Mais le rendez-vous des cœurs transpercés. Comme le Sien.

Le feu a pris en haut. Pas en bas. C’est pourquoi il fut si destructeur. Pasteurs des brebis et des agneaux du Seigneur, après tant de déviations morales et doctrinales, « c’est le feu qui permettra d’apprécier l’ouvrage de chacun ». Serons-nous sauvés ? Peut-être, « mais comme à travers le feu » (1Co 3, 13-15). 

Le seul feu qui brûle sans consumer (Ex 3, 2) est le feu de l’Esprit Saint. La mort et la résurrection de Jésus le Christ ont pour finalité la Pentecôte : « Je suis venu jeter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! » (Luc 12, 49).