feudartifice
14 juillet, victoire des bleus, vive la France... Occasion de parler de la nation. ce qui n'a rien de nationaliste... du moins je l'espère !

Oui, il m’est donné de naître un jour, d’être un homme ou une femme, d’avoir les yeux bleus ou marrons, d’être français, malgache ou tibétain… Être « sans feu ni lieu », c'est-à-dire sans famille et sans pays, sera toujours une misère et jamais un progrès. Si l’avenir est un monde d’apatrides et d’orphelins, on comprend l’inquiétude des gens. Ignorer cette inquiétude ou la mépriser, cela ne fait que la renforcer.  En France les États généraux de la bioéthique ont manifesté une résistance à des lois sociétales qui blesseraient toujours plus la conjugalité et la filiation. En Europe les déplacements massifs de population sont de moins en moins acceptés, car ils fragilisent aussi bien les pays d’origine que les pays de destination – même si, les choses étant ce qu’elles sont, la justice et la charité imposent de traiter avec humanité les personnes impliquées dans ces bouleversements.

Dans nature, mais aussi dans nation, il y a le verbe naître. C’est naturel. Il y a une grande différence entre l’international, dialogue des peuples et des cultures, et le mondialisme, monologue des maîtres du monde. Mac Do pour tous, avortement pour tous… Le péché des gens de Babel était la concentration des peuples à l’image de leur tour : des briques jointes par du bitume (Gn 11, 3). La réponse de Dieu a été la dispersion, c’est-à-dire le pluriel. L’autre est un étranger, mais c’est la condition pour qu’il y ait un échange. Délivrés de l’in-différence, nous pouvons recevoir la grâce de la Pentecôte, qui est la communion. : Parthes, Mèdes et Élamites, habitants de l’Egypte et de la Lybie, Crétois et Arabes, tous peuvent entendre dans leur langue les merveilles de Dieu (Ac 2, 9-10).

Une équipe de foot, un parti politique, un orchestre, un groupe de prière, ces expressions diverses d’un « vivre ensemble » reposent sur un choix personnel. En revanche il y a deux communautés que l’on ne choisit pas : la famille et la nation. On peut s’en détacher, les quitter et même les renier. Mais on ne peut pas effacer cette appartenance initiale, chantée par Maxime le Forestier : Je suis né quelque part, Laissez-moi ce repère Ou je perds la mémoire.L’homme « libéré » (comme ils disent), délivré de toute appartenance et de tout héritage, est en réalité un homme exilé de lui-même, anonyme, manipulable. Au contraire l'homme « relié » vit une solidarité qui protège sa liberté et augmente sa capacité de peser sur le cours des choses. Le « nous » est un contre-pouvoir. Le 14 juin 1791 la Révolution française interdit les associations (loi le Chapelier) : « il n'y a plus que l'intérêt particulier de chaque individu, et l'intérêt général » (sic). L’homme de plus en plus solitaire, dans un système de plus en plus totalitaire ? Laissez-nous rêver d’autre chose !