la confession

 

 

 

 

 

 

 

La sainteté peut prendre des visages inédits, imprévisibles, extraordinaires. Mais le péché est d’une monotonie effrayante.

D’ailleurs on en a vite fait le tour : il n’y a que sept péchés capitaux, auxquels tous les autres se rattachent. Ce qui varie, c’est leur fréquence et leur intensité. Il y a le péché accidentel et le péché habituel (qui devient un vice). Il y a le péché énorme et le « petit péché » – c’est ce dernier qui est le plus grave, car on n’en a ni regret ni repentir ! Un catholique qui se confesse régulièrement ne doit donc pas trop s’étonner de « dire toujours la même chose ». Et celui qui ne se confesse que deux fois par an, pour Noël et pour Pâques, sera plus encore dans la répétition. En effet, d’une fois sur l’autre il aura tout oublié de ce qu’il a vécu, ses fidélités courageuses comme ses infidélités désolantes. Il s’accusera sans doute d’oublier la prière et de manquer de charité. Mais une telle banalité n’est ni signe de conversion ni chemin de sainteté.

Parlons cependant de ces péchés qui reviennent, toujours les mêmes. C’est justement ceux-là qu’il faut regarder en face et mettre sous le regard du Christ. Péché grave ou pas grave n’est pas la question. La question, c’est de savoir si je le regrette ou pas. Si je me résigne ou si je me bats – avec la grâce de Dieu ! C’est en effet le lieu d’un combat spirituel. Reconnaître ma misère ou ma folie ou ma médiocrité, l’avouer (à moi-même d’abord, au prêtre ensuite), la mettre et la remettre dans la miséricorde de mon Sauveur : ce beau travail de l‘Esprit Saint donne au sacrement de réconciliation sa validité et sa fécondité. La vérité vous rendra libres, dit le Seigneur. De confession en confession, quelque chose se passe en moi, lentement mais sûrement. Ou soudainement : cela arrive aussi. Aujourd’hui le salut est arrivé pour cette maison (Lc 19, 9).

Un combat, disions-nous. Veillons à ce qu’il ne soit pas perdu d’avance. Il y a en effet des confessions répétitives de péchés répétitifs qui sont parfaitement stériles. Pour que la grâce passe, il faut que le cœur s’ouvre. Qu’il soit brisé et broyé (c’est le sens littéral du mot latin d’où vient notre mot contrition). Si je n’ai pas un minimum de vrai repentir, si mon péché ne me fait ni chaud ni froid, s’il ne blesse que l’image que j’ai de moi-même, je peux me confesser mille fois pour rien. On n’enseigne pas assez aux chrétiens la haine du péché, qui n’est que l’envers d’un attachement fervent à Jésus Christ. Ajoutons que pour sortir du péché il faut commencer par fuir les occasions du péché, qui aujourd’hui sont innombrables. Il y a des lieux – y compris virtuels – qui sont des rendez-vous avec le diable. Je ne vais pas faire le malin. Il est plus malin que moi !

Famille Chrétienne, 28 janvier 2018